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Auteur/autrice : Franck Malapeau

FEMALE SACRIFICE

Female sacrifice

L’universalité du sacrifice féminin s’égrène sous les pas des pieds torturés des chinoises, dans les battements des coeurs déçus des amoureuses, les gouttes de l’océan sans fin de l’amour maternel, la voix éteinte pour tous, hormis leurs filles, leur descendance, des aïeules aux destins floués.

La marche silencieuse des âmes féminines (femelles) s’oppose à la violence du monde.
Laure Neumann, par le truchement de son talent, est la passeuse, la main tendue, celle qui reconnaît le sacrifice !

Que ce soit par la sublimation des sabots des vaches abattues, des portraits de femmes en noir et blanc où vont s’inscrire les couleurs de leurs vies, la matrice, paradis perdu et pourtant si maltraité des humains, une poupée chamane porteuse de l’espoir d’une expiation.

Il s’agit d’une traversée les yeux grands ouverts : ciller n’est pas de mise, mais entrer en monde féminin, c’est entrer en une maison d’apaisement !
Lysiane Réginensi Rolland

Qu’est-ce qu’une femme ? Etre une femme, c’est donc être dans une certaine situation économique, sociale, politique.

Cette situation implique un ensemble de normes selon lesquelles les femmes doivent se comporter et à l’aune desquelles elles sont jugées.

Etre une femme, une « vraie », implique de se conformer à ces normes et, de même que l’on se questionne sur la nature d’un outil lorsqu’il ne remplit pas son office, on s’interroge sur la féminité d’une femme lorsqu’une distance apparaît entre son comportement et le comportement qui lui est socialement prescrit. Or quel est le comportement prescrit à la femme dans la société ? La soumission.

On ne naît pas soumise, on le devient
Manon Garcia
© Climat, un département des éditions Flammarion, 2018

ESSART AU FÉMININ

Essart au féminin

Attentive à ses intuitions, c’est avec l’énergie du lieu que Laure Neumann pétrit l’intimité de ses univers, laissant la place à tous les possibles, rendant unique chacune de ses apparitions.

L’espace des sensualités, aux plumes d’anges sérielles, s’étalant telle une collection d’enfant, nous prépare, tout en légèreté, à beaucoup plus animal (animus ?), tout à la fois mausolée terre à terre d’une féconditité sacrificielle et ode enflammée au féminin et à l’abondance.

La matrice et ses milliers d’alvéoles-réceptacles, est un lieu sensoriel, qui invite à l’introspection, une mise en abîme de notre intérieur, une connexion avec notre coeur qui bat.

Secret Stories, prison de la Réole, été 2017

Secret Stories, prison de la Réole, été 2017

Une proposition d’exposition d’art contemporain par Laure Neumann et Daniel Boursin pour l’ancienne prison de la Réole dans le cadre du “chemin des arts” 2017
« ..dominé par tout ce qui reste invisible, comme caché à l’oeil mais perceptible aux sens »
P.Duciel 1993

En miroir à l’émission de téléréalité, l’exposition secret stories aborde autrement la question du dévoilement de l’intime. Quelles formes, quelles topographies, peuvent faire revivre, ce qui existe au fond de chacun de nous ? L’ancienne prison fait écho de “la maison des secrets”, chaque cellule porte, un nom de pièce d’habitation: De l’alcôve des fluides à la voûte du devenir.

De l’antichambre d’Eros invitant le spectateur à découvrir un parterre de miroirs où sont disposés des pieds en plâtres à la salle de l’axe où une pièce de bois sculptée repose devant un tryptique photographique. Une quinzaine d’oeuvres et d’installations mélangeant photos, dessins, sculptures et videos, composent un parcours laissant vide le grand espace central (à l’exception du seuil de porte de chaque geôle, souligné d’une ligne blanche luminescente).

Ces oeuvres traitent de l’individu dans sa dimension personnelle :
Ses façons d’habiter ses émotions, ses relations, son corps, son environnement. Enfance / reveries / jalons et seuils de l’existence / temps suspendus / cosmogonie, Les mémoire de chacun de nous est semblable à des plans cinématographiques convoquant tour à tour les différentes sensorialités.

La déambulation du visiteur procèderait d’un nouveau séquençage tissant ses propres souvenirs avec d’une part les oeuvres de l’exposition, et d’autre part le moment présent, toujours renouvelé.

Plan de l'exposition

Plan de l’exposition

L’antichambre d’Eros, 2017 30 pièces, vases en verre, miroirs, plumes de canard, tulle, moulages de pieds en plâtre.

Détail d’un pied

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Naissance des fantômes 2016

Naissance des fantômes 2016

Dans son roman Naissance des Fantômes, qui a donné son titre à cette exposition, Marie Darrieussecq nous dit qu’écrire c’est “être entre deux mondes”, là où rien n’est certain mais où tout est possible, où circulent des fluides, des sensations…

L’exposition de Laure Neumann et Daniel Boursin montre comment se tissent les créations. A partir du monde de l’écriture, où ils puisent images et inspiration, les artistes donnent corps à leurs propres chimères : mémoire des âmes, voyage intérieur, souvenir d’êtres disparus, esprits de la nature, songes de notre imaginaire collectif.

Pour donner à percevoir ces univers immatériels, le parcours de l’exposition présente deux espaces pénétrables à l’intérieur de la médiathèque. Dans ces habitacles, le dessin, la sculpture, l’image animée, le son et la photographie, composent le dispositif.

Trois autres propositions ; fragments, nuit d’étang et noir d’y voir complètent l’exposition.
A coté, sur une table sont disposés des livres, des DVD, des CD audio ; Cinéma américain, coréen ou soviétique, pop anglaise, musique klezmer, roman japonais, poésie française, etc… Cet ensemble montre comment les arts et les créations humaines se nourrissent les uns des autres.

La culture de chaque individu est une construction, un puzzle. Ces biens immatériels sont aussi des points de rencontre. Là, nos ressentis les plus personnels se vivent comme une richesse disponible, pouvant être remise en circulation et servir d’autres édifices, d’autres partages.

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